La fluidité en lecture a été longtemps un
sujet négligé en éducation. Aujourd’hui on est unanime à reconnaitre son
importance. Elle commence à ce développé dès la 2e année du primaire, mais c’est surtout à partir de la
3e année que les élèves passent vraiment à la lecture courante. Au
cours de ces dernières années, la fluidité est devenue si populaire qu’il
semble y avoir, chez certains enseignants, une tendance à croire qu’améliorer
la fluidité des élèves est le principal
but de l’enseignement de la lecture. Aider les élèves à acquérir de la fluidité
est primordiale mais cela ne doit pas être fait au détriment de la compréhension
(Giasson 2011).
1 La définition de la fluidité
Si auparavant on définissait la fluidité comme
le fait de lire un texte rapidement et avec exactitude, on inclut aujourd’hui
la prosodie dans la définition de la fluidité. La prosodie renvoie à l’intonation
ou à l’expression qui permet de donner un ton naturel à la lecture. Si l’expression
a été délaissée dans la première définition c’est qu’elle est moins facile à évaluer
que la rapidité de la lecture. Trois mots
clés définissent la fluidité : exactitude, rapidité et expression.
La fluidité est plus perceptible en
lecture orale, mais elle concerne également la lecture silencieuse, où le
lecteur reconnait les mots automatiquement et les regroupe rapidement de façon
à faciliter sa compréhension du texte. A la fin du primaire, les élèves lisent
plus vite en silence qu’à haute voix, contrairement aux lecteurs débutants, qui
lisent à la même vitesse oralement et silencieusement. La vitesse de la lecture
à haute voix plafonnera autour de 150 mots par minute, ce qui correspond au débit
normal d’une conversation. Quant à la vitesse de la lecture silencieuse, elle
continuera d’évoluer et atteindra, chez l’adulte, de deux à trois fois la
vitesse de la lecture orale.
2. Le développement de la fluidité
Il n’est pas inhabituel pour un élève de 1ère
année de lire mot à mot. En 2e année, l’enfant passe à la lecture
par groupe de deux ou trois mots. Même lorsque le lecteur lit un texte à la
vitesse raisonnable, sa lecture peut sembler peu naturelle. Vers la fin de la 2e
année il commence à ajouter de l’intonation à sa lecture. E 3e
année on s’attend à ce qu’il soit capable de faire une lecture expressive, mais
on rencontre en fait toute une gamme de performances. A une extrémité, on
trouve les élèves qui font une lecture précise et rapide et qui lisent avec une
intonation de façon de façon à ce que leur lecture sonne juste. A l’autre extrémité,
on trouve les élèves des élèves qui lisent le texte comme si il s’agissait d’une
liste de mots, sans prêter attention au sens du texte. La plupart des élèves de
la 3e à la 6e Anne se situe entre ces deux extrêmes.
Savoir lire avec fluidité de veut pas dire être
capable de lire tous les textes sans exception avec fluidité. Par exemple, un élèves
de 3e année peut faire une lecture fluide lorsqu’il lit un texte de
son niveau, mais retombé dans une lecture hachurée quand il li un texte de 6e
année. Même un lecteur adulte peut lire de façon laborieux des textes qui
contiennent des hautement techniques, comme «érythropoïèse», « pyélonéphrite»
et « xérophtalmie ». Divers facteurs influent sur la fluidité
dont la complexité du texte, le but et l’intérêt du lecteur ainsi que sa
familiarité avec le sujet.
Jocelyne Giasson, 2011
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