mercredi 8 mars 2017

LA FLUIDITE EN LECTURE

La fluidité en lecture a été longtemps un sujet négligé en éducation. Aujourd’hui on est unanime à reconnaitre son importance. Elle commence à ce développé dès la 2e année  du primaire, mais c’est surtout à partir de la 3e année que les élèves passent vraiment à la lecture courante. Au cours de ces dernières années, la fluidité est devenue si populaire qu’il semble y avoir, chez certains enseignants, une tendance à croire qu’améliorer la fluidité  des élèves est le principal but de l’enseignement de la lecture. Aider les élèves à acquérir de la fluidité est primordiale mais cela ne doit pas être fait au détriment de la compréhension (Giasson 2011).


          1 La définition de la fluidité  

Si auparavant on définissait la fluidité comme le fait de lire un texte rapidement et avec exactitude, on inclut aujourd’hui la prosodie dans la définition de la fluidité. La prosodie renvoie à l’intonation ou à l’expression qui permet de donner un ton naturel à la lecture. Si l’expression a été délaissée dans la première définition c’est qu’elle est moins facile à évaluer que la rapidité de la lecture.  Trois mots clés définissent la fluidité : exactitude, rapidité et expression.

La fluidité  est plus perceptible en lecture orale, mais elle concerne également la lecture silencieuse, où le lecteur reconnait les mots automatiquement et les regroupe rapidement de façon à faciliter sa compréhension du texte. A la fin du primaire, les élèves lisent plus vite en silence qu’à haute voix, contrairement aux lecteurs débutants, qui lisent à la même vitesse oralement et silencieusement. La vitesse de la lecture à haute voix plafonnera autour de 150 mots par minute, ce qui correspond au débit normal d’une conversation. Quant à la vitesse de la lecture silencieuse, elle continuera d’évoluer et atteindra, chez l’adulte, de deux à trois fois la vitesse de la lecture orale.

          2. Le développement de la fluidité

Il n’est pas inhabituel pour un élève de 1ère année de lire mot à mot. En 2e année, l’enfant passe à la lecture par groupe de deux ou trois mots. Même lorsque le lecteur lit un texte à la vitesse raisonnable, sa lecture peut sembler peu naturelle. Vers la fin de la 2e année il commence à ajouter de l’intonation à sa lecture.   E 3e année on s’attend à ce qu’il soit capable de faire une lecture expressive, mais on rencontre en fait toute une gamme de performances. A une extrémité, on trouve les élèves qui font une lecture précise et rapide et qui lisent avec une intonation de façon de façon à ce que leur lecture sonne juste. A l’autre extrémité, on trouve les élèves des élèves qui lisent le texte comme si il s’agissait d’une liste de mots, sans prêter attention au sens du texte. La plupart des élèves de la 3e à la 6e Anne se situe entre ces deux extrêmes.

Savoir lire avec fluidité de veut pas dire être capable de lire tous les textes sans exception avec fluidité. Par exemple, un élèves de 3e année peut faire une lecture fluide lorsqu’il lit un texte de son niveau, mais retombé dans une lecture hachurée quand il li un texte de 6e année. Même un lecteur adulte peut lire de façon laborieux des textes qui contiennent des hautement techniques, comme «érythropoïèse», « pyélonéphrite» et  « xérophtalmie ». Divers facteurs influent sur la fluidité dont la complexité du texte, le but et l’intérêt du lecteur ainsi que sa familiarité avec le sujet.

Jocelyne Giasson, 2011

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