Dans la plupart
des cas, le cancer du testicule est très bien pris en charge avec des taux de
guérison assez élevé. Cet article fait une présentation des étapes.
Ablation du testicule malade
La première étape
consiste en l'ablation du testicule malade ou orchidectomie. Cette opération
peut faire peur, même si les chances de guérison sont impressionnantes.
L'intervention est réalisée sous anesthésie générale. L'incision est effectuée
au niveau du pli de l'aine (incision inguinale) et non au niveau des bourses.
En cas d'extension des cellules cancéreuses, certains ganglions lymphatiques
(circuit emprunté par les cellules cancéreuses pour se disséminer) peuvent être
enlevés. On parle alors de curage lombo-aortique.
Le testicule
enlevé peut éventuellement être remplacé par une prothèse selon le désir du
patient. Mais le "testicule rescapé" peut à lui seul assumer une
production suffisante de sperme si le malade désire des enfants. Néanmoins
avant de commencer une radiothérapie ou une chimiothérapie, le médecin devra
envisager la conservation du sperme du patient, certains traitements pouvant
altérer la formation des spermatozoïdes.
Cette étape peut
se faire après l'opération car moins de 2 % des cancers de ce type touchent les
deux testicules.
L'hospitalisation
n'excède pas deux jours et une semaine de convalescence. Le testicule enlevé
est ensuite examiné au microscope, le stade d'avancement du cancer est précisé
grâce à l'analyse de marqueurs spécifiques. De plus, un scanner abdominal et
thoracique permet de juger de l'extension de la tumeur.
Chimiothérapie et radiothérapie
Si le cancer est
découvert à un stade précoce, seul le testicule est atteint et les enveloppes
qui l'entourent sont indemnes. Dans ce cas, la chirurgie peut suffire. Mais si
l'on soupçonne une atteinte des ganglions lymphatiques, des traitements
complémentaires sont mis en oeuvre.
En fonction du
cancer et de son stade d'avancement, le spécialiste dispose de plusieurs
options. S'il s'agit d'un séminome, le thérapeute peut opter pour une
radiothérapie sachant que ce type de cancer est particulièrement sensible aux
rayons. Dans le cas contraire, un traitement médicamenteux par chimiothérapie
est choisi. Depuis quelques années, les combinaisons médicamenteuses sont
particulièrement efficaces et permettent de considérablement limiter le nombre
de récidives. C'est l'introduction de la cisplatine dans les années 1980 qui a
véritablement révolutionné les traitements.
Pris en charge
suffisamment tôt, ce cancer est guéri à plus de 90 %. Les chiffres ne font état
que de 2 à 5 % de récidive dans les 25 années qui suivent la guérison. Comme en
témoignent les nombreuses victoires du célèbre coureur cycliste Lance
Armstrong, vainqueur de son troisième Tour de France cinq ans après le
diagnostic de son cancer du testicule.
Suivi et qualité de vie des patients
Un premier bilan
est effectué trois mois après le traitement. Dans tous les cas, la surveillance
est indispensable pendant 5 à 10 ans : tous les six mois pendant deux ans puis
une fois par an par la suite. Chaque examen comprendra un scanner abdominal et
thoracique, une radiographie pulmonaire et un dosage sanguin des marqueurs
tumoraux (substances caractéristiques de la présence de tumeurs cancéreuses).
En terme de
qualité de vie, une étude française * a permis de juger des conséquences du
traitement. L'équipe du Dr Florence Joly du Centre François Baclesse de Caen a
comparé 71 survivants à un cancer du testicule à 119 hommes du même âge et du
même lieu de résidence. Après un suivi moyen de 11 ans, la qualité de vie et
les symptômes généraux (évaluée par des questionnaires standardisés)
s'avéraient identiques entre les deux groupes. Seule différence, les anciens
malades rencontrent plus de troubles sexuels (perte du désir, baisse du
plaisir, troubles érectiles, etc.). Mais il est difficile de savoir s'ils sont
le résultat du traitement ou celui d'un dysfonctionnement du testicule déjà à
l'origine du cancer. Autre point soulevé par les anciens malades, la plus
grande difficulté à obtenir des prêts bancaires déjà évoquée par les
associations.
J Clin Oncol. 2002
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