lundi 20 mars 2017

LE CANCER DU TESTICULE, POSSIBILITE DE TRAITEMENT

  Dans la plupart des cas, le cancer du testicule est très bien pris en charge avec des taux de guérison assez élevé. Cet article fait une présentation des étapes.


Ablation du testicule malade

La première étape consiste en l'ablation du testicule malade ou orchidectomie. Cette opération peut faire peur, même si les chances de guérison sont impressionnantes. L'intervention est réalisée sous anesthésie générale. L'incision est effectuée au niveau du pli de l'aine (incision inguinale) et non au niveau des bourses. En cas d'extension des cellules cancéreuses, certains ganglions lymphatiques (circuit emprunté par les cellules cancéreuses pour se disséminer) peuvent être enlevés. On parle alors de curage lombo-aortique.

Le testicule enlevé peut éventuellement être remplacé par une prothèse selon le désir du patient. Mais le "testicule rescapé" peut à lui seul assumer une production suffisante de sperme si le malade désire des enfants. Néanmoins avant de commencer une radiothérapie ou une chimiothérapie, le médecin devra envisager la conservation du sperme du patient, certains traitements pouvant altérer la formation des spermatozoïdes.
Cette étape peut se faire après l'opération car moins de 2 % des cancers de ce type touchent les deux testicules.

L'hospitalisation n'excède pas deux jours et une semaine de convalescence. Le testicule enlevé est ensuite examiné au microscope, le stade d'avancement du cancer est précisé grâce à l'analyse de marqueurs spécifiques. De plus, un scanner abdominal et thoracique permet de juger de l'extension de la tumeur.

Chimiothérapie et radiothérapie

Si le cancer est découvert à un stade précoce, seul le testicule est atteint et les enveloppes qui l'entourent sont indemnes. Dans ce cas, la chirurgie peut suffire. Mais si l'on soupçonne une atteinte des ganglions lymphatiques, des traitements complémentaires sont mis en oeuvre.
En fonction du cancer et de son stade d'avancement, le spécialiste dispose de plusieurs options. S'il s'agit d'un séminome, le thérapeute peut opter pour une radiothérapie sachant que ce type de cancer est particulièrement sensible aux rayons. Dans le cas contraire, un traitement médicamenteux par chimiothérapie est choisi. Depuis quelques années, les combinaisons médicamenteuses sont particulièrement efficaces et permettent de considérablement limiter le nombre de récidives. C'est l'introduction de la cisplatine dans les années 1980 qui a véritablement révolutionné les traitements.
Pris en charge suffisamment tôt, ce cancer est guéri à plus de 90 %. Les chiffres ne font état que de 2 à 5 % de récidive dans les 25 années qui suivent la guérison. Comme en témoignent les nombreuses victoires du célèbre coureur cycliste Lance Armstrong, vainqueur de son troisième Tour de France cinq ans après le diagnostic de son cancer du testicule.

Suivi et qualité de vie des patients

Un premier bilan est effectué trois mois après le traitement. Dans tous les cas, la surveillance est indispensable pendant 5 à 10 ans : tous les six mois pendant deux ans puis une fois par an par la suite. Chaque examen comprendra un scanner abdominal et thoracique, une radiographie pulmonaire et un dosage sanguin des marqueurs tumoraux (substances caractéristiques de la présence de tumeurs cancéreuses).

En terme de qualité de vie, une étude française * a permis de juger des conséquences du traitement. L'équipe du Dr Florence Joly du Centre François Baclesse de Caen a comparé 71 survivants à un cancer du testicule à 119 hommes du même âge et du même lieu de résidence. Après un suivi moyen de 11 ans, la qualité de vie et les symptômes généraux (évaluée par des questionnaires standardisés) s'avéraient identiques entre les deux groupes. Seule différence, les anciens malades rencontrent plus de troubles sexuels (perte du désir, baisse du plaisir, troubles érectiles, etc.). Mais il est difficile de savoir s'ils sont le résultat du traitement ou celui d'un dysfonctionnement du testicule déjà à l'origine du cancer. Autre point soulevé par les anciens malades, la plus grande difficulté à obtenir des prêts bancaires déjà évoquée par les associations.

J Clin Oncol. 2002

Aucun commentaire:

Publier un commentaire

RESSOURCES : La place du vocabulaire dans l’enseignement de la lecture

Le vocabulaire a toujours été le parent pauvre de l’enseignement de la lecture. Pourtant, il s’agit d’un élément clé de la réussite des...